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7ème séance

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Message par Jeanne.W Lun 4 Déc - 23:42

En comparant les écritures scripturales et sur support papier, on constate que sur papier les lettres sont arrondies et proches de celles que l’on connaît.
L’onciale grec est une écriture qui va durer pendant au moins le premier millénaire de notre ère. Elle tient son nom de la distance entre le bas d’une ligne et le bas de la ligne suivante qui est le pouce médiéval approximativement. Il n’y a pas de minuscules et de majuscules, il n’y a pas de distinctions entre les deux. Les caractères sont proches de nos majuscules actuelles, l’écriture est capitale mais il n’y a pas de signification apportée.
On retrouve des traces d’écritures cursives anciennes qui ressemblent à notre alphabet. Ces sont des écritures rapides, elles restent toutefois difficilement lisibles.
Le capitalis quadrata est une écriture qui reprend la forme des écritures scripturales pour rendre l’alphabet lisible, donc en lettres capitales. Même si on se retrouve face à une écriture anguleuse, la main a quand même tendance à arrondir les lignes droites, mais il est compliqué pour quelqu’un qui écrit à la main de faire une ligne bien droite (la plaine du N est arrondie par exemple). L’exigence de cette écriture est d’être le plus régulier possible mais cela rend l’écriture très lente.
Cette écriture va évoluer vers une autre capitale : le capitalis rustica. C’est moins lisible que l’écriture précédente. Il y a plus de rondeur. Ce type d’écriture est plus compliqué à lire mais est plus arrondi. Le sérif est l’empâtement au bout des traits, c’est de l’ornementation, qui est parfois exagérée et qui rend plus difficile la lecture. En réalité la capitalis rustica est un moyen de représenter les textes qui est plus rapide et efficace mais qui du fait des balbutiements de l’écriture lisible, perd de sa visibilité.
Pendant très longtemps, l’écriture idéale pour les livres est l’onciale romaine : elle est extrêmement lisible, elle est plus arrondie que la capitalis quadrata et est plus lisible. Ceux qui écrivent dans un livre bilingue ne sont pas les mêmes, un copiste pour une langue. L’onciale romaine descend de la capitale quadratine mais bénéficie de l’écriture cursive également. Il y a des modifications qui sont là pour gagner en rapidité sans perdre en lisibilité. Ces modifications entraînent notamment une nouvelle représentation de certaines lettres : le e, le q. Cette écriture va s’imposer à partir du premier siècle de notre ère et perdure. Elle est utilisée ensuite pour ce que l’on veut mettre en évidence dans le texte. Cette écriture présente beaucoup de similitudes notamment par les minuscules.





D’un support à l’autre.
Le parchemin est le d=support d’écriture qui prend progressivement la place du papyrus. Mis le parchemin n’est pas une évolution technique du papyrus, on est passé à quelque chose de radicalement différent puisque l’on passe d’un végétal à de l’animal. Il n’y a pas eu un basculement brusque de l’un à l’autre, il a fallu quelques siècles pour qu’il soit adopté de manière massive.
Le parchemin a été inventé à cause de Ptolémée Soter, puisqu’il a créé un monopole d’Etat pour la fabrication du papyrus plutôt que religieux. Le commerce ne reste donc pas équitable. Entre -200 et -170 on sait qu’il y a un différend entre l’Egypte et Pergame. A la fin du 3e siècle, la bibliothèque de Pergame prend vraiment un intérêt culturel. Donc les égyptiens pensent que cette bibliothèque minimise le pouvoir du pharaon par rapport à Alexandrie. Pour résoudre ce problème, l’Egypte arrête l’approvisionnement de papyrus, donc les fonds de Pergame s’abîment, cela saborde la bibliothèque de Pergame. Ils cherchent donc un autre moyen de faire un support, et trouvent donc le parchemin. Le terme parchemin découle du terme pergamentum (le truc de Pergame). L’invention du parchemin vient simplement de la volonté d’un descendant de Ptolémée de saborder la bibliothèque de Pergame. Cette crise du papyrus ne s’est pas transmise aux descendants de celui qui a bloqué le papyrus. Le jour ou l’approvisionnent du papyrus ils retournent au support d’écriture le plus connu. On n’oublie pas le parchemin mais il est utilisé comme brouillon ou pour apprendre à écrire mai pas pour les livres.
Le parchemin présentait l’avantage de trouver la matière première partout et qu’on peut donc fabriquer partout. Majoritairement le parchemin fabriqué utilisera du mouton, mais on n’utilise pas que ça. (On utilise à peu près tous les animaux). On utilise parfois des bovins mais on élève beaucoup plus de mouton que de bœuf à l’antiquité. La peau de bovin est également plus épaisse et donc plus difficile à utiliser.
Le vélun est un parchemin fait de la peau d’un veau mort-né. On parle du vélun très fréquemment dans les livres puisqu’il est de très bonne qualité et qui coûte hyper cher. Il n’a pas encore eu le temps d’être blessé et sa peau ne s’est pas endurcie, et elle est plus claire, la qualité est donc beaucoup plus importante que les autres parchemins. Le vélun est un produit de luxe mais les animaux mort-nés ne sont pas des bonnes nouvelles car l’animal n’a pas été productif et ne peut pas servir à l’alimentation donc l’investissement est perdu. Il y a des gens assez riches pour payer le vélun et certains payent assez cher pour tuer des veaux à la naissance. C’est un support marginalisé car très rare.
On attend du parchemin qu’il soit souple, clair. Le cuir est tanné donc il devient sombre. La matière première est la même mais on a mis du temps pour inventer le parchemin puisqu’on ne pouvait pas utiliser le cuir. Pour faire le parchemin, il faut tuer un animal, retirer sa peau au couteau. Il faut ensuite nettoyer la peau retirée.
1e étape, le trempage : on met les peaux dans l’eau stagnante et on les remue pour nettoyer le plus gros et pour assouplir la peau. Cela va durer une journée, elle ressort fripée et cela facilite le nettoyage des poils : le délainage.
2e étape : on égoutte les peaux et ou les empile avec l’intérieur de la peau vers le haut et les poils vers le bas.
3e étape : Après quelques heures d’égouttage, on passe à un traitement chimique qui sera distinct en fonction du côté de la peau que l’on traite. Le côté poil (fleur) passe à l’ébourrage pour retirer le gros des poils restant après le trempage, ensuite on essaye d’arracher les poils restants. De l’autre côté (croûte) on fait un barbouillage avec du sulfure de sodium, un élément acide très corrosif. (Différence avec le papyrus puisque la fabrication de ce dernier n’est pas dangereuse, alors que pour le parchemin beaucoup se blessaient à n’en plus pouvoir travailler et parfois mouraient). Le sulfure de sodium va carboniser tout ce qu’il reste de chair sur la croûte. On fait également un effleurage de la fleur pour retirer la partie sèche sur la peau pour que le support tienne.
4e étape : Les chairs sont carbonisées mais il reste des irrégularités sur la fleur : on plonge la peau dans une solution basique pour retirer ce qu’il reste de poils pendant 5-7 jours dans de la chaux vive et tout ce qu’il reste du bain acide est éliminé par le bain basique. A la sortie de ce bain le parchemin n’est pas encore utilisable car les molécules des bains restent sur la peau et provoquent des brûlures et des irritations, au copiste et au lecteur.
5e étape rinçage du parchemin en laissant tremper pendant des heures dans une eau courante. Donc dans la rivière, ce qui va naturellement rincer les peaux. (L’élimination des produits dans la rivière provoque des maladies chez ceux qui vivent plus bas.)
6e étape, étendage : Après les bains, la peau reprend la forme qu’elle avait autour de l’animal. Il faut donc tendre la peau sur une herse. On utilise des lacets de chanvres pour tendre la peau puisque la corde de chanvre est plus détendue lorsqu’elle est humide, donc le lacet tend la peau quand il sèche. On renoue à intervalle régulier les cordes pour que la peau soit la plus tendue possible. Cela permet aussi de l’amincir et donc d’assouplir la peau.
Etapes de finition :
7e étape, écharnage : on retire à l’aide d’une lame les résidus restant sur la peau. On peut également blanchir la peau avec de l’eau oxygénée. On laisse ensuite sécher le parchemin pendant 3 à 4 semaines.
8e étape, le ponçage : on utilise de la pierre ponce ou de la pierre de gypse sur une plana. On passe sur un support dur et lisse et on y met de la poudre de craie pour qu’elle soit perméable à l’encre.
La fabrication du parchemin dure minimum 6 semaines, pour la qualité minimum, jusqu’à 6 mois pour un parchemin de meilleure qualité. Le papyrus et plus rapide et moins coûteux à produire.
On fabrique le parchemin pour se débarrasser des contraintes géographiques du papyrus. Il y a d’autres avantages remarqués plus tard. Il pourrit très difficilement voire pas du tout, il supporte très bien l’humidité. Il est également difficilement déchirable, c’est un support robuste. Le parchemin ne brûle pas. Il est donc imputrescible, ininflammable et indéchirable. Le parchemin est le support d’écriture qui se conserve le mieux de tout ce qui a été inventé. Depuis qu’on a quitté l’utilisation du parchemin, tout ce qui a été inventé jusqu’alors est moins résistant, et les temps de conservation tendent même à réduire de plus en plus. On peut écrire sur les deux faces du parchemin car il n’y a pas de sens par rapport aux fibres du support.
Toutefois il y a des éléments qui seront des freins à son utilisation immédiate. Premièrement, il se roule mal, et reprend très facilement sa forme initiale, il faut donc le nouer pour le fermer mais il n’est pas pratique pour le lecteur. Ensuite, le procédé de fabrication est trop long, et complexe, alors que le papyrus est disponible à tout moment. Le parchemin coûte très cher. Chaque fois qu’on utilise la peau d’un animal pour du parchemin, on ne l’utilise pas pour du cuir qui est important à l’antiquité. Il demande de plus une grande technicité. On va quand même en fabriquer, mais pas pour le livre, elle sera marginale, fabriquée à partir d’animaux impropres à autre chose. Il sera utilisé pour l’apprentissage. Le parchemin commencera à devenir une concurrence sérieuse au papyrus très tard mais lorsque cette concurrence naît, le développement du parchemin est très rapide.

Jeanne.W

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